La quantité de lumière émise par l’éclairage public a augmenté de 94% en 20 ans. A cela, s’ajoutent les lumières de plus en plus blanches des publicités, enseignes lumineuses, façades et vitrines… Cette évolution bouleverse le cycle naturel autour du jour et de la nuit.
De plus en plus de collectivités locales adaptent les plages horaires de l’éclairage nocturne de leurs espaces urbains : tout en assurant les besoins des usagers, elles prennent en compte dorénavant des impératifs sanitaires, sociaux et environnementaux qui sont de mieux en mieux connus et étudiés et font l’objet d’une loi du Grenelle de l’environnement. Tallende s’inscrit désormais dans cette dynamique.
Dérèglement de la biodiversité et la santé
De nombreuses études montrent l’impact important de la pollution lumineuse sur la faune et la flore : la lumière rompt le rythme biologique d’alternance naturelle du jour et de la nuit, base sur laquelle le vivant évolue depuis des milliards d’années. Les espèces nocturnes (60% des invertébrés, 90% des amphibiens, 95% des papillons en France…) ont besoin d’une obscurité complète et longue pour assurer leur cycle biologique.
En France, une espèce sur trois est en danger de disparition et l’exposition à la lumière est l’une des causes. Par exemple, les effectifs de chauves-souris en France métropolitaine ont baissé de 40% en dix ans.
Par ailleurs, il est démontré que l’intrusion de la lumière dans nos habitations perturbe le sommeil, indispensable au développement des hormones de croissance, au repos du cerveau, à la lutte contre la fatigue et le stress. De façon générale, les personnes sont insuffisamment exposés à la lumière naturelle du jour et surexposés à la lumière artificielle la nuit.
La sécurité ?
L’éclairage extérieur est souvent cité comme un élément déterminant de la sécurité des biens et des personnes, la nuit. Or, le lien entre éclairage et baisse des cambriolages notamment n’est pas démontré. Par ailleurs, les chiffres du Ministère de l’Intérieur démontrent que les délits se passent très majoritairement en pleine journée.
Un coût économique
La réduction des heures d’éclairage en pleine nuit participe également pleinement à la baisse des consommations d’énergie et permet ainsi de substantielles économies qui sont estimées entre 25 à 50 %.
Il s’agit aussi d’anticiper l’augmentation continue du coût de l’énergie.
Tallende adapte ses dispositifs
Au regard de ces éléments, les horaires de l’éclairage public dans la commune sont revus et seront changés à compter du 11 novembre 2020 comme suit :
extinction de l'éclairage : . du 1er octobre au 30 avril, à 23h . puis, du 1er mai au 30 septembre, à 1h du matin
allumage : . du 1 septembre au 15 avril, à 6h . du 16 avril au 15 mai, à 5h30 . du 16 mai au 31 août : pas de rallumage.
L'économie qui pourrait être réalisée est estimée à environ 5000 euros par an.
Ce choix est également partagé par la commune de Saint-Amant-Tallende qui vient de décider de l'arrêt à 23h de son éclairage nocturne.
En savoir plus :
> ANPCEN
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