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Tallende / A l'origine de Tallende

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Telemat... Talande... Tallende

 

L’histoire de la commune n’est pas écrite dans les livres d’histoire. Aucun événement majeur n’a mis en lumière le village. Cependant, grâce au travail d’historiens régionaux, certains pans du passé ont été mis au jour, particulièrement pour la période postérieure au 14ème siècle, qui vit fleurir de nombreux forts villageois, dont celui de Tallende. Ce travail a notamment été mené par Monsieur Gabriel Fournier (cf. référence en fin d’article).

 

La commune de Tallende que l’on connaît aujourd’hui résulte de l'évolution de deux anciennes paroisses connues au moyen âge.

 

Sous les rois mérovingiens, on évoque simplement un centre administratif, un « vicus » ou chef-lieu de vicairie.

 

A l'époque des rois carolingiens, Tallende s'appelait Telemat et constituait l'un des cinq comtés secondaires d'Auvergne. Une juridiction administrative (ou viguerie) y était alors connue. On y rendait la justice civile ou criminelle au nom du comte.

 

Au milieu du 10ème siècle, Tallende abritait 2 églises (Saint Hippolyte et Saint Martin) et était gérée par l’évêque de Clermont qui en fait donation au chapitre cathédral. Le village est alors séparé en deux quartiers, sièges de 2 paroisses et 2 seigneuries :

 

  • Tallende le Majeur (ou Grand Talande sur la carte de Cassini) est développé autour de l’église Saint Martin, qui occupait alors le centre de la place Saint-Verny (l'église ayant été reconstruite et déplacée au 19ème siècle de la place Saint Verny vers son emplacement actuel), et d’une maison forte (mentionnée dès 1283). La maison forte appartenait aux seigneurs de Courcelles (installés au Breuil-sur-Couze), puis aux seigneurs de Saint Floret. Aux 14ème et 15ème siècles, elle appartient aux seigneurs de Murol (déjà installés dans le village voisin de Saint Amant Tallende).

 

  • Tallende le Mineur (ou Petit Talande sur la carte de Cassini) autour de l’église Saint-Hippolyte (relevant du chapitre cathédral).

 

Tallende le Majeur était alors le siège d’un fort villageois commun aux habitants des 2 bourgs. Dans la seconde moitié du 15ème siècle, des habitants de Tallende le Mineur possédaient des loges dans la basse-cour de la maison forte de Tallende le Majeur. Afin de remédier à cette situation, Tallende le Mineur obtient l’autorisation de construire un fort dans la seconde moitié du 15ème siècle. De celui-ci, on ne trouve aucune trace physique certifiée.

 

Sources : Les villages fortifiés et leur évolution - Volume n° 2, fascicule 5 : R-T Par Gabriel Fournier.

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Le bourg de Tallende au fil du temps

Le quartier du fort et des Neufs Fontaines recèle de nombreux vestiges de cette époque, tours, encadrements de portes en anse de panier, en ogive, tour d’escalier hors œuvre, linteaux de baie, … Mais l'évolution récente du bâti a souvent masqué ces traces du passé pour s'adapter aux nouveaux besoins des habitants.

Le bourg secondaire Tallende le mineur est situé au Nord-Est de Tallende le Majeur. Il est aujourd'hui masqué par les constructions plus récentes. On peut cependant en retrouver des traces rue du Feix et rue du Parc, notamment un ancien domaine composé de plusieurs bâtiments. Le logis de maître est accolé à une chapelle au sein d'un grand parc arboré qui remonte jusqu'à la route de Clermont. Une vieille tour existe encore dans l'angle Sud-Ouest du parc. Dans ce secteur, on reconnaîtra également un ancien puits remis en état il y a quelques années en bas de la rue du Feix.

 

L'ancien village fortifié, surtout connu pour ses sols fertiles propices aux bonnes récoltes dût sa prospérité à la culture de la pomme. En effet, au 18ème siècle et contrairement à beaucoup de villages de la région, Tallende était considéré comme un "bon pays", produisant "grains, vins et fruits". De cette période subsistent les 9 fontaines où se retrouvaient les lavandières, l'église Saint-Romain datant du 19ème siècle, ou encore, dans la rue des Forts, une maison qui comprend une tour qui abritait certainement un escalier d’architecture gothique.

 

L'évolution de la commune est aussi liée à son histoire agricole, pour partie viticole, comme en atteste le Saint-Patron de la commune, Saint-Verny.

 

Saint Verny, le Saint Patron de Tallende, est, avec Saint Vincent, le saint patron des vignerons. A l'origine, il s'agit d'un saint des ives du Rhin, connu en Allemagne sous le nom de Werner von Oberwesel. Werner est né à Womrath (Rhénanie-Palatinat) en 1271 et fut assassiné à l'age de 16 ans. Le crime est attribué sans preuve aux juifs par la rumeur et il est alors considéré comme martyr et on lui attribue des miracles. En 1429, le pape Benoît XIV canonise Saint-Vernier. Il est célébré initialement le 22 mai avant d'être célébré en même temps que l'autre saint patron des vignerons, Saint-Vincent, le 20 janvier.

 

Son culte apparaît initialement en Franche-Comté ou il est fréquemment l'objet de confréries vigneronnes, ainsi qu'en Bourgogne sous le nom de Saint Vernier.  Au 17ème siècle, il apparaît en Auvergne sous le nom de Saint-Verny. De nombreuses statues sont connues dans des bourgs vignerons de la région et des fêtes patronales sont commémorées, souvent le premier dimanche suivant le 20 mai.

 

Autour du noyau primitif (le fort de Tallende le Majeur), le bourg s’est développé vers le Nord essentiellement du fait des contraintes naturelles côté Sud avec les rivières et le risque d'inondation qui en découle.

 

Le développement est alors marqué par des constructions à vocation agricole : anciennes fermes, fermettes de bourg et maisons de bourg, mais toutes situées autour du centre ancien. Les coteaux et les bonnes terres de la plaine sont alors consacrés uniquement à la production agricole avec des vergers et des vignes principalement.

 

Fin 19ème, début 20ème siècle, la commune connaît une mutation industrielle de courte durée et l'on peut voir encore les vestiges des anciennes papèteries le long de la Veyre, la dernière ayant fermé en 1933.

 

Dans la dernière partie du 20ème siècle, dans les années 1990, Tallende a connu une croissance de sa population générant de nouvelles formes d'habitat. Les quartiers résidentiels se sont alors multipliés en s'additionnant les uns aux autres en s'éloignant du bourg, vers l'Est principalement dans un premier temps, puis à la conquête des coteaux au Nord.

 

On n'est plus alors dans l'histoire de la commune mais dans le présent qui reste à construire.

Sources : Les villages fortifiés et leur évolution - Volume n° 2, fascicule 5 : R-T Par Gabriel Fournier ; Association des Forts Villageois d’Auvergne ; musée de la vigne et de la vie rurale de Plauzat ; témoignages vivants d’anciens habitants ; Wikipédia.

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Des souvenirs de Jean Estival, l'aîné de Tallende

Je suis né le 6 août 1925 et je suis issu de l'une des plus vieilles familles de Tallende. Au moins 4 générations ont vécu ici. Ma famille a toujours eu des vignes. On faisait 7 000 à 8 000 litres de vin. En 1912, mon grand-père a eu la médaille d'argent pour le bon entretien de ses vignes. A l'époque, tous les coteaux étaient plantés en vigne. Les gens de la montagne venaient s'approvisionner en vin à Tallende et Saint-Amant.

Il y avait la grande fête de la Saint-Verny. Le lundi, on faisait un "radio crochet" Place des forts et on mangeait de la brioche en buvant du vin.

 

Mon père a planté les premières asperges de Tallende en 1939. Nous avions aussi des pommiers. En 1973, j'en ai récolté 120 tonnes.

 

En 1933, j'ai connu la mise en eau de la commune. Nous sommes un des premiers villages à avoir eu l'électricité grâce à une turbine qui permettait d'éclairer les ampoules. On payait l'électricité à l'ampoule.

 

Aujourd'hui, c'est plus pareil. Avant, tout le monde se connaissait. Il y avait 450 habitants. Entre voisins, on cassait des noix en hiver.

 

(...)

 

Retrouvez l'intégralité de l'interview dans le Tallende Mag n°5 de janvier 2016.

Croix Saint-Verny

Saint Verny, le Saint Patron de Tallende

 

Saint Verny est, avec Saint Vincent, le saint patron des vignerons.

 

A l'origine, il s'agit d'un saint des rives du Rhin, connu en Allemagne sous le nom de Werner von Oberwesel. Werner est né à Womrath (Rhénanie-Palatinat) en 1271 et fut assassiné à l'age de 16 ans. Le crime est attribué sans preuve aux juifs par la rumeur et il est alors considéré comme martyr et on lui attribue des miracles. En 1429, le pape Benoît XIV canonise Saint-Vernier. Il est célébré initialement le 22 mai avant d'être célébré en même temps que l'autre saint patron des vignerons, Saint-Vincent, le 20 janvier.

 

Son culte apparaît initialement en Franche-Comté ou il est fréquemment l'objet de confréries vigneronnes, ainsi qu'en Bourgogne sous le nom de Saint Vernier.

 

Au 17ème siècle, il apparaît en Auvergne sous le nom de Saint-Verny.

De nombreuses statues sont connues dans des bourgs vignerons de la région et des fêtes patronales sont commémorées, souvent le premier dimanche suivant le 20 mai.

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