top of page

Le bourg de Tallende au fil du temps

Aujourd’hui encore, on peut reconnaître dans la forme en cercle du centre bourg de Tallende la structure caractéristique de l'époque médiévale. Le nom des rues confirme d'ailleurs cette histoire avec notamment la rue des Forts ou la rue des Foussats (fossés).

Le quartier du fort et des Neufs Fontaines recèle de nombreux vestiges de cette époque, tours, encadrements de portes en anse de panier, en ogive, tour d’escalier hors œuvre, linteaux de baie, … Mais l'évolution récente du bâti a souvent masqué ces traces du passé pour s'adapter aux nouveaux besoins des habitants.

Le bourg secondaire Tallende le mineur est situé au Nord-Est de Tallende le Majeur. Il est aujourd'hui masqué par les constructions plus récentes. On peut cependant en retrouver des traces rue du Feix et rue du Parc, notamment un ancien domaine composé de plusieurs bâtiments. Le logis de maître est accolé à une chapelle au sein d'un grand parc arboré qui remonte jusqu'à la route de Clermont. Une vieille tour existe encore dans l'angle Sud-Ouest du parc. Dans ce secteur, on reconnaîtra également un ancien puits remis en état il y a quelques années en bas de la rue du Feix.

L'ancien village fortifié, surtout connu pour ses sols fertiles propices aux bonnes récoltes dût sa prospérité à la culture de la pomme. En effet, au 18ème siècle et contrairement à beaucoup de villages de la région, Tallende était considéré comme un "bon pays", produisant "grains, vins et fruits". De cette période subsistent les 9 fontaines où se retrouvaient les lavandières, l'église Saint-Romain datant du 19ème siècle, ou encore, dans la rue des Forts, une maison qui comprend une tour qui abritait certainement un escalier d’architecture gothique.

L'évolution de la commune est aussi liée à son histoire agricole, pour partie viticole, comme en atteste le Saint-Patron de la commune, Saint-Verny.

Saint Verny, le Saint Patron de Tallende, est, avec Saint Vincent, le saint patron des vignerons. A l'origine, il s'agit d'un saint des ives du Rhin, connu en Allemagne sous le nom de Werner von Oberwesel. Werner est né à Womrath (Rhénanie-Palatinat) en 1271 et fut assassiné à l'age de 16 ans. Le crime est attribué sans preuve aux juifs par la rumeur et il est alors considéré comme martyr et on lui attribue des miracles. En 1429, le pape Benoît XIV canonise Saint-Vernier. Il est célébré initialement le 22 mai avant d'être célébré en même temps que l'autre saint patron des vignerons, Saint-Vincent, le 20 janvier.

Son culte apparaît initialement en Franche-Comté ou il est fréquemment l'objet de confréries vigneronnes, ainsi qu'en Bourgogne sous le nom de Saint Vernier. Au 17ème siècle, il apparaît en Auvergne sous le nom de Saint-Verny. De nombreuses statues sont connues dans des bourgs vignerons de la région et des fêtes patronales sont commémorées, souvent le premier dimanche suivant le 20 mai.

Autour du noyau primitif (le fort de Tallende le Majeur), le bourg s’est développé vers le Nord essentiellement du fait des contraintes naturelles côté Sud avec les rivières et le risque d'inondation qui en découle.

Le développement est alors marqué par des constructions à vocation agricole : anciennes fermes, fermettes de bourg et maisons de bourg, mais toutes situées autour du centre ancien. Les coteaux et les bonnes terres de la plaine sont alors consacrés uniquement à la production agricole avec des vergers et des vignes principalement.

Fin 19ème, début 20ème siècle, la commune connaît une mutation industrielle de courte durée et l'on peut voir encore les vestiges des anciennes papèteries le long de la Veyre, la dernière ayant fermé en 1933.

Dans la dernière partie du 20ème siècle, dans les années 1990, Tallende a connu une croissance de sa population générant de nouvelles formes d'habitat. Les quartiers résidentiels se sont alors multipliés en s'additionnant les uns aux autres en s'éloignant du bourg, vers l'Est principalement dans un premier temps, puis à la conquête des coteaux au Nord.

On n'est plus alors dans l'histoire de la commune mais dans le présent qui reste à construire.

Sources : Les villages fortifiés et leur évolution - Volume n° 2, fascicule 5 : R-T Par Gabriel Fournier ; Association des Forts Villageois d’Auvergne ; musée de la vigne et de la vie rurale de Plauzat ; témoignages vivants d’anciens habitants ; Wikipédia.

bottom of page